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POINTS MARCHES MARS 2022


Points sur les marchés... Des tensions géopolitiques majeures !



La volatilité installée sur les marchés financiers depuis le début de l’année persiste, et a été amplifiée par un conflit géopolitique majeur. Pour comprendre la situation actuelle, nous vous proposons une lettre d’actualités économique et financière de l’évolution des marchés mondiaux depuis janvier 2022.



Baromètre des indices boursiers


Notre dernier point d’actualités des marchés financiers réalisé en janvier 2022 intervenait dans une période de repli, mais surtout de forte volatilité causée par la hausse de l’inflation, la politique de resserrement monétaire des banques centrales, les résultats des entreprises et les tensions géopolitiques.


L’ensemble des marchés mondiaux étaient ainsi en baisse depuis le début de l’année à l’image du CAC 40 à -2,66%, de l’Euro Stoxx 50 à -3,77% ou encore du S&P 500 à -8,41%.


La situation a fortement évolué depuis fin janvier puisque le risque de tensions géopolitiques s’est transformé en véritable conflit militaire entre la Russie et l’Ukraine. Au-delà des répercussions économiques, la simple annonce de ce conflit s’est faite ressentir sur les marchés financiers mondiaux puisqu’elle a repoussé les investisseurs qui préfèrent fuir les actifs à risques comme les actions dans un tel contexte.


Ainsi, les principaux indices boursiers mondiaux ont accentué leur repli, voici ci-dessous leur évolution depuis le 1er janvier 2022 :

Performances depuis le 1er janvier au 21/03/2022


Nous observons que les marchés européens, géographiquement plus proche du conflit Russo-Ukrainien, et donc davantage liés à la Russie vis-à-vis de leurs commerces internationaux, sont plus sévèrement impactés. Les marchés américains en revanche ont connu une nette correction les jours suivants le début de ce conflit, puis sont rapidement remontés sur leurs niveaux d’avant guerre.



Géopolitique


Alors que les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine pesaient lourds sur les marchés financiers mondiaux et avaient installées une volatilité accrue depuis le début de l’année, l’annonce de l’offensive Russe a mis fin sans délai à cette période d’incertitude. En effet, le discours prononcé par Vladimir Poutine le 24 février a entraîné un mouvement de panique chez les investisseurs et les principaux indices boursiers ont connu une nette correction en dix jours allant de -11,69% pour le CAC 40 à -4,88% pour le S&P 500.


Outre ce mouvement de marché, nous détaillerons par la suite quelles sont les conséquences économiques et financières de cette guerre et comment elle pourrait impacter les marchés mondiaux dans les mois voire dans les années à venir.



Hausse du prix des matières premières


Le conflit entre la Russie et l’Ukraine entraîne un impact considérable sur les prix des matières premières. Pour cause, la Russie est l’un des premiers producteurs mondiaux de gaz et de pétrole, le conflit armé engendre ainsi l’inquiétude des investisseurs quant à d’éventuelles ruptures d’approvisionnement en énergie. En effet, en cas d’interruption partielle des livraisons de pétrole russe, les autres grands pays producteurs ne pourraient compenser que dans une mesure limitée.

Au-delà des investisseurs, l’envolée du prix du pétrole est une terrible nouvelle pour certaines entreprises qui verront leurs coûts considérablement augmenter.


La Russie est également le premier exportateur mondial de gaz naturel, et le continent européen importe environ 40% de ses besoins depuis la Russie. Le prix de ce dernier s’est envolé depuis le début du conflit et s’échange désormais à un niveau deux fois supérieur à celui connu à la même époque l’an dernier.


Enfin, le prix du blé se situe lui aussi à un niveau jamais atteint. Cette fois-ci c’est l’Ukraine qui en est le quatrième exportateur mondial.



La guerre entre la Russie et l’Ukraine a été déclarée il y a un mois, et pourtant, les impacts économiques se font déjà ressentir. Nous remarquons une faiblesse de la reprise mondiale et une accentuation de l’inflation qui pourrait désormais se maintenir dans la durée.



Données économiques


L’inflation dans la zone euro a accéléré plus vite que prévu en février pour atteindre un plus haut historique sous la pression de la hausse des prix de l’énergie, favorisée par la guerre en Ukraine. L’indice des prix à la consommation affiche en définitive sur un an une hausse de 5,9% en février au lieu du taux de 5,8% indiqué en première estimation.



Décisions des banques centrales


Les banques centrales Européenne (BCE) et Américaine (Fed), avait annoncé depuis plusieurs semaines l’augmentation à venir de leur taux directeur pour faire face à la menace de l’inflation. Seulement, le conflit Russo-Ukrainien est venu bouleverser les prévisions et les décisions des deux banques centrales qui jusqu’ici suivaient des directions proches.


Selon Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne, les politiques monétaires de la BCE et de la Fed, vont diverger dans un futur proche. En cause, la guerre en Ukraine ayant des impacts très différents sur les économies de l’Union Européenne et des Etats-Unis


En effet, l’Europe est beaucoup plus exposée à la guerre pour des raisons géographiques que les Etats-Unis, puisque ces derniers sont moins tributaires des importations des produits de base. Ainsi, leur commerce sera plus faiblement impacté que celui de l’Europe.


Preuve de cette divergence, le mercredi 16 mars, la Fed a relevé d’un quart de point son principal taux directeur et a confirmé sa politique de resserrement monétaire pour cette année 2022. Cette hausse de taux n’a pas eu d’impact sur les marchés puisque la forte probabilité de plusieurs hausses consécutives de taux en 2022 avait été annoncée par la Fed depuis plusieurs semaines, les investisseurs n’ont donc pas été surpris et le marché avait déjà intégré cette information dans ses cours.


Pour la BCE, l’heure d’un relèvement de taux n’est pas venue même si elle accélère le retrait de ses soutiens exceptionnels à l’économie pour faire face à l’inflation.



CONCLUSION


À l’image de janvier, les marchés financiers conservent une volatilité accrue au mois de février et mars. Ces derniers sont bouleversés par la guerre en Ukraine et ses répercussions économiques majeures. Pourtant, dans un contexte peu favorable pour les perspectives macroéconomiques, les principales bourses donnent l’impression d’avoir encaissé le choc des dernières semaines au vu des indicateurs boursiers qui ont effacés les pertes subies à l’annonce du conflit.


À ce jour, l’absence d’embargo total sur le pétrole et le gaz russe, ainsi que l’absence de soutien militaire de la Chine à la Russie participent à la diminution du climat d’inquiétude qui régnait en début d’invasion. De plus, l’absence d’intervention directe de l’Otan, conserve le conflit dans une zone géographique limitée. Les conséquences pour les marchés mondiaux apparaissent gérables, et ni la crise ukrainienne ni la flambée des prix des matières premières ne devraient suffire à faire dérailler une croissance mondiale qui reste solide.


Le poids économique des deux pays est à relativiser puisqu’ils ne représentent qu’une faible part du PIB mondial, et hormis les exportations de gaz russe vers l’Europe, ils occupent un rôle secondaire dans le commerce mondial.


Quelles solutions adopter ?


Géographiquement, l’économie américaine est la moins susceptible d’être affectée par le conflit. De plus, elle affiche une solide demande de la part des consommateurs et un secteur immobilier résilient. L’Europe en revanche apparaît plus vulnérable en raison de sa dépendance au gaz russe et de sa proximité géographique avec le conflit.


La tendance générale reste à la reprise post pandémique et la Banque Centrale Européenne devrait poursuivre sa politique accommodante. De plus, les marchés financiers semblent s’être habitué au conflit et avoir retrouvé un biais optimiste, se confortant sur des espoirs de désescalade des tensions entre la Russie et l’Ukraine.


Une surpondération des actifs américains peut permettre de s’écarter des craintes liées au conflit militaire entre la Russie et l’Ukraine. L'économie est moins impactée, et cela se fait ressentir sur les marchés financiers qui s’avèrent moins volatils et plus optimistes.


Dans le même temps, les actifs européens offrent un point d’entrée intéressant suite à leur repli plus prononcé et pourraient bénéficier d’une croissance plus rapide en cas d’apaisement du conflit.


Une certitude demeure bien réelle, ne pas investir en période de forte inflation revient à assister impuissamment à l’érosion de son pouvoir d’achat et de son patrimoine par la hausse des prix.


Enfin, après examen des études géostratégiques réalisées sur les 20 dernières années, il apparaît que les marchés financiers ont jusqu’à présent retrouvé leurs niveaux d’avant-guerre dans les trois mois suivant la fin des conflits.




Annexes



Graphique des indices boursiers au 22/03/2022 depuis 1 an



CAC 40



EURO STOXX 50



S&P 500



NASDAQ 100

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